75

Frewin recula en rampant, semblable à une araignée. La voix s’immobilisa sur le seuil de la salle. Les lampes renversées projetaient deux rayons au ras du sol, soulignant les irrégularités de la terre. Ann était à peine visible dans ce clair-obscur.

— Je suis désolée, répéta-t-elle.

— Ann ? fit Frewin. Que faites-vous là ? Ignorant la question, elle dit :

— Monroe a été égorgé, j’ai vu son corps en arrivant. Et Matters également.

Frewin refusait d’y croire. Puis il s’aperçut qu’elle avait les mains dans le dos. Que cache-t-elle ?

Un couteau apparut devant la gorge de l’infirmière. Tenu par une main droite.

Frewin perçut un murmure et Ann fut contrainte de lever un pied. On posa dessous un petit objet rectangulaire et on prit la jambe de la jeune femme pour la reposer dessus.

— Ne bougez plus surtout, lui dit-on tout haut.

Frewin avait déjà entendu cette intonation. Un voix d’homme, assez peu virile. Steve Risbi !

Et la petite tête ronde du rouquin aux grands yeux vitreux se profila derrière l’infirmière.

— Surprise, lieutenant, articula-t-il avec un rictus de contentement. Je vous ai bien eu, avouez-le.

Frewin ne parvenait plus à respirer.

— Allez, jetez-moi cette arme que vous tenez, faites-le ou je la vide comme un porc.

Le couteau s’agita sur la gorge d’Ann. Le sang de Frewin se glaça.

— Ne me faites plus jamais répéter, lieutenant, vous devriez savoir quel genre d’homme déterminé je suis !

Il leva le coude, prêt à perforer la peau de sa victime.

Frewin lâcha la crosse et repoussa le pistolet à un mètre de lui.

— Voilà qui est bien. On va pouvoir faire connaissance. J’espérais vraiment que vous me tendriez un piège ici. Si vous saviez comme j’étais ivre de joie lorsqu’on a fait passer la nouvelle des gardes postés dans votre tour. C’était le signe.

Le lieutenant inspecta Ann pour s’assurer qu’elle n’était pas blessée et ne vit rien d’anormal.

— Ah, je suis votre regard, fit Risbi, vous vous demandez comment elle a atterri ici ? En fait, moi aussi, j’avoue que je serais curieux d’entendre ça.

Il tourna la tête pour la fixer et releva légèrement la lame de son couteau pour l’inciter à parler.

— Par le... le journal intime de Matters, dit-elle. Risbi soupira, amusé.

— Je savais qu’il poserait plus de problèmes qu’il n’apporterait de solutions, celui-là. Allez-y, développez, on est entre nous après tout.

Risbi se lâchait, d’une petite voix fluette, aux intonations inquiétantes, qui montait dans les aigus et descendait dans les graves, comme s’il ne parvenait pas à la contrôler. Une joie perverse illuminait ses traits.

Ann avait la tête en arrière, ses lèvres tremblaient.

— Allez, continuez votre petite explication, j’adore ça ! lui ordonna Risbi en jouant avec la lame.

Ann serra les dents avant de reprendre, d’une voix hésitante :

— Matters était homosexuel. (Elle avala sa salive.) Il luttait contre ses pulsions parce qu’il estimait qu’elles étaient dégradantes. II... il était très croyant. Mais il lui arrivait de temps à autre de craquer et de rencontrer d’autres soldats comme lui.

— Et il parle de moi dans son Journal ? s’étonna Risbi.

— Non, il parle du « Soigneur ». J’ai cru que c’était Collins, l’infirmier.

Risbi eut un large sourire.

— Le Soigneur... Le soigneur d’âmes, c’est comme ça qu’il m’appelait.

Il semblait très heureux dans cette situation impossible, sa lame prête à trancher les veines et artères de la jeune femme. Il savourait sa victoire sur Frewin, assis à terre en face de lui.

— C’est parce que j’écris le courrier de ma section, s’amusa-t-il. Je trouve les bons mots, pour satisfaire les uns et les autres, j’en avais parlé à Matters. Et il m’appelait le soigneur d’âmes, ce crétin !

Réalisant soudain qu’on pouvait se méprendre il changea d’expression pour ajouter :

— N’allez pas croire que lui et moi... non, non, non ! Je lui faisais croire qu’il me plaisait mais c’était juste pour l’utiliser. Vous savez, quand on veut faire ce que je fais, il faut être à l’écoute de toutes les possibilités. Le milieu des homosexuels dans l’armée est une petite communauté très secrète, et tout ce qui est secret m’intéresse. Les noms circulent vite, de bouche en bouche. Et quand celui de Matters est arrivé à moi, j’ai tout de suite vu mon intérêt ! C’était il y a dix jours, dans les tranchées. La rencontre n’a pas été simple, mais pleine de promesses !

A l’évocation de son sergent, Frewin ne put s’empêcher de glisser un bref coup d’œil vers le couloir est.

— Je vois que vous vous demandez ce qu’il lui est arrivé, anticipa Risbi. J’avoue qu’en descendant, je ne savais pas comment procéder. J’ai été voir Parker ce soir pour lui dire qu’on avait trouvé une autre réserve de vins exceptionnels et qu’il avait intérêt à y aller sans tarder s’il voulait s’en prendre quelques bouteilles avant qu’on ne la vide. Il a mordu à l’hameçon et est venu aussitôt. J’étais derrière, à bonne distance. J’ai vu votre homme le prendre en filature. Je lui ai réglé son compte assez facilement. Oh ! (Il leva un index devant lui, soudain traversé d’une idée capitale :) Vous savez comment on tue un homme facilement ? Là ! (Il désigna la gorge d’Ann.) On enfonce la lame d’un coup, brutalement. Si c’est fait avec force, ça tranche tout. Ensuite, soit on recule si le type se débat, et on le laisse crever à petit feu, soit on s’acharne pour bien tout arracher et que ça aille vite. En général, c’est tellement violent comme assaut que les gens veulent se protéger le cou, c’est un réflexe, et ne cherchent pas à se défendre, ce qui est idiot en soi !

Il ricana bêtement. Fier de son exposé.

Se pouvait-il que le génie qu’ils avaient pourchassé pendant si longtemps ne soit que ce jeune type grotesque ? Une figure du Mal bien décevante pour Frewin. A tel point qu’il ne parvenait toujours pas à croire en la culpabilité de Risbi, attendant un ultime coup de théâtre du vrai tueur.

C’est lui. Tout est fini. Il est bien vrai, ridicule et obscène. C’est ça la réalité.

— Pourquoi me dites-vous tout ça ? le coupa Frewin, toujours au sol.

Risbi sembla surpris par la question.

— Pourquoi ? Pourquoi ? (Il haussa les épaules.) Parce que ça vous intéresse ! Nous sommes frères vous et moi, opposés, néanmoins frères de chasse ! Nous nous observons l’un l’autre depuis le début. Notez que vous m’avez épaté cet été. J’ai bien cru que ce serait plus difficile que prévu. Ce n’était pourtant pas faute de tout anticiper, d’être attentif à tout ! Je me suis amusé à vous entraîner vers des fausses pistes, Harrison d’abord, et Hriscek ensuite, là c’était du grand art. Bon, je regrette d’avoir négligé Quentin Trenton, d’après ce que Matters m’a dit, c’est lui qui avait déduit les initiales Q.T. à cause du symbole féminin que j’avais mal dessiné... J’aurais dû y penser ! J’ai compris que vous cherchiez un droitier le premier jour, sur le quai. Pas de chance, lieutenant, je suis ambidextre depuis l’enfance. J’écris, je fais tout de la gauche, mais d’instinct, il y a certaines choses que je fais de la droite.

Il se fendit d’un large sourire, les yeux inexpressifs contrairement au reste du visage.

— Oh ! Et ce soir où j’ai emprunté les chaussures d’un camarade pour aller dans la ferme, et vous avez gobé ma petite mise en scène ! Je chausse du 42, pas du 44 ! C’est pour ça que Matters n’a rien vu d’inquiétant en moi... Un gaucher, plutôt maigre, qui chausse du 42. Avec tout le respect qu’il semblait vous témoigner, il ne pouvait pas envisager que vous vous plantiez totalement, le pauvre ! Pendant ce temps, je vous montais contre toutes les fortes têtes de la section. Histoire de semer le bordel, et de ressouder les liens entre nous. On se couvrait tous contre la PM, le mensonge pour protéger ses potes plutôt que de vous répondre ! Formidable !

Risbi était euphorique.

— Je n’ai qu’un regret dans ce final, c’est que Matters me soit tombé dessus dans le couloir, lorsque je vous ai tirés comme des lapins avec Parker. Je l’ai vu arriver avec sa grosse lampe et ça a été un jeu d’enfant de le neutraliser. J’aurais voulu le contempler ici, pendant que vous perdiez de votre superbe, lui qui vous adulait. Assister à l’échec de son mentor, ça aurait été un grand moment je pense. Tant pis.

Il ajouta en levant la pointe de sa lame :

— C’est elle qui m’a presque interrompu d’ailleurs. Je l’ai vue approcher, elle aussi avec sa lampe, quel manque de pragmatisme ! On vous repère à vingt lieues avec ça !

Ann grimaça tandis que le bout du couteau s’enfonçait dans sa peau.

Risbi surjouait. Il en faisait trop, il en disait trop. Il y avait un tel manque de personnalité en lui que lorsqu’il se croyait enfin libre d’être lui-même, il n’était qu’une parodie.

— Qu’est-ce qui vous a fait descendre, d’ailleurs ? demanda-t-il comme s’il s’agissait d’une simple conversation entre amis.

Elle déglutit péniblement et lança du bout des lèvres :

— J’ai appris que Collins avait disparu, j’ai pensé qu’il était descendu et que tout était terminé. J’étais inquiète.

Risbi haussa les sourcils, exaspéré.

— Les femmes... Bon, maintenant on passe aux choses sérieuses. Voyez-vous, lieutenant, je vous ai tiré dessus avec la mitraillette de... ah, comment s’appelait-il déjà ?

— Monroe, murmura Frewin.

— Oui ! Monroe ! Je me suis également permis de lui emprunter ses menottes, pour elle.

Il désigna Ann d’un mouvement du menton.

— Comment avez-vous fait pour tuer mes hommes ? Larsson et Conrad ? voulut savoir Frewin qui cherchait à gagner du temps.

Risbi eut un nouveau sourire complice.

— Ce qu’il est bon de parler ! s’écria-t-il. Ah, si vous saviez comme je regrette de ne pouvoir partager tout ça plus souvent ! Vous doutez-vous de ce qui est le plus dur ? Pas la préparation ou les précautions, non, tout ça est même agréable. C’est de garder le silence. Ne pas pouvoir partager ses succès. Etre gagnant, être brillant et personne pour fêter ça ! Voilà ce qui me peine le plus.

Il hocha lentement la tête, plissa les lèvres en observant Frewin. Son regard devint mélancolique.

— Je vais vous dire comment je m’y suis pris. Très simple en définitive.

Et, à la grande stupeur de Frewin et Ann, il retira son couteau de la gorge de l’infirmière pour entrer dans la pièce.

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